Urza Vian, l’éclair de génie

Amusant, le texte d’ambiance de la version française de Éclair de génie contient une citation d’une chanson de Boris Vian !

« Ce n’est pas un cerveau que j’ai, c’est comme de la sauce blanche ! » s’écria Urza, se rendant compte, après une centaine d’échecs, que le vil argent passait sans dommage à travers le portail temporel. Il fabriqua aussitôt un golem de cette matière.

En anglais (Stroke of genius):

After a hundred failed experiments, Urza was stunned to find that common silver passed through the portal undamaged. He immediately designed a golem made of the metal.

La phrase « Ce n’est pas un cerveau que j’ai, c’est comme de la sauce blanche ! » vient, presque mot pour mot, de la Java des bombes atomiques, de Vian.

J’ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux disons le mot
C’est même plus un cerveau
C’est comm’ de la sauce blanche

J’avais l’impression d’avoir déjà lu et entendu cette histoire de sauce blanche… ça me turlupinait. Et je n’avais pas d’Éclair de génie en français sous la main : je n’en possédais pas en Épopée d’Urza, et tous les scans que je trouvais sur le net étaient en anglais. Donc je ne trouvais pas la référence, et j’en étais au point de penser que j’avais imaginé tout ça.

Jusqu’à ce que je rentre en possession du préconstruit bleu (« Regard dans le temps ») de Commander 2014, qui en contient un exemplaire, car cette carte a été rééditée (première fois – les Judge Gifts ne comptent pas :P ). Et là, bingo. La référence à Vian est ajoutée dans la version française.

Paroles complètes :

Mon oncle un fameux bricoleur
Faisait en amateur
Des bombes atomiques
Sans avoir jamais rien appris
C’était un vrai génie
Question travaux pratiques
Il s’enfermait tout’ la journée
Au fond d’son atelier
Pour fair’ ces expériences
Et le soir il rentrait chez nous
Et nous mettait en trans’
En nous racontant tout
Pour fabriquer une bombe « A »
Mes enfants croyez-moi
C’est vraiment de la tarte
La question du détonateur
S’résout en un quart d’heur’
C’est de cell’s qu’on écarte
En c’qui concerne la bombe « H »
C’est pas beaucoup plus vach’
Mais un’ chos’ me tourmente
C’est qu’cell’s de ma fabrication
N’ont qu’un rayon d’action
De trois mètres cinquante
Y a quéqu’chos’ qui cloch’ là-d’dans
J’y retourne immédiat’ment
Il a bossé pendant des jours
Tâchant avec amour
D’améliorer l’modèle
Quand il déjeunait avec nous
Il d’évorait d’un coup
Sa soupe au vermicelle
On voyait à son air féroce
Qu’il tombait sur un os
Mais on n’osait rien dire
Et pis un soir pendant l’repas
V’là tonton qui soupir’
Et qui s’écrie comm’ ça
A mesur’ que je deviens vieux
Je m’en aperçois mieux
J’ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux disons le mot
C’est même plus un cerveau
C’est comm’ de la sauce blanche
Voilà des mois et des années
Que j’essaye d’augmenter
La portée de ma bombe
Et je n’me suis pas rendu compt’
Que la seul’ chos’ qui compt’
C’est l’endroit où s’qu’ell’ tombe
Y a quéqu’chose qui cloch’ là-d’dans,
J’y retourne immédiat’ment
Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d’Etat
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s’excusa
De ce que sa cagna
Etait aussi petite
Mais sitôt qu’ils sont tous entrés
Il les a enfermés
En disant soyez sages
Et, quand la bombe a explosé
De tous ces personnages
Il n’en est p’us rien resté
Tonton devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au Tribunal on l’a traîné
Et devant les jurés
Le voilà qui bafouille
Messieurs c’est un hasard affreux
Mais je jur’ devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu’en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D’avoir servi la France
On était dans l’embarras
Alors on l’condamna
Et puis on l’amnistia
Et l’pays reconnaissant
L’élu immédiat’ment
Chef du gouvernement